Utilisation eau ozonée dans les écoles de la ville de Toulouse

Monsieur le Président,
Lors de la séance RSO du mois de janvier, nous avons abordé la thématique de l’eau ozonée. Cette nouvelle
méthode de nettoyage doit être généralisée dans les écoles. 9 d’entre elles la teste actuellement et 15 autres
doivent l’employer dans les prochains jours.
La mairie de Toulouse s’est engagée à mettre en œuvre des produits d’entretien plus adapté pour les personnels techniques et respectueux de l’environnement dans le cadre de la passation de nouveaux marchés publics, et ce en lien avec le matériel d’entretien adapté, innovant, et durable.
Les enjeux consistent à répondre à l’amélioration des conditions de travail des personnels municipaux, à faire
évoluer les pratiques professionnelles, à respecter l’ environnement et sensibiliser l’ensemble des utilisateurs
professionnels et des enfants sur les conditions d’ accueil qualitative.
Pourtant, un rapport de l’INRS met en avant des risques potentiels pour la santé et un doute raisonnable sur
l’éfficacité : « L’ozone est un puissant gaz oxydant, très réactif et instable. Il est ainsi capable d’altérer les
molécules du vivant. Cette propriété est mise à profit notamment dans le secteur du traitement de l’eau :
l’ozonation y est employée en complément d’autres procédés de désinfection.
Ce pouvoir oxydant fait néanmoins de l’ozone un agent chimique dangereux. Il est irritant pour la peau et surtout les muqueuses oculaires et respiratoires. L’inhalation d’ozone à la concentration de quelques ppm peut causer des lésions pulmonaires sévères (pouvant se traduire par un œdème aigu du poumon), ainsi qu’une atteinte neurologique (baisse de la vigilance, altération de la coordination des mouvements, céphalées, vertiges, etc.).
Même à de faibles concentrations (inférieures au ppm), une exposition prolongée et/ou répétée à l’ozone peut
porter atteinte à la santé (dyspnée asthmatiforme, troubles neurologiques…). C’est pourquoi, en France, l’ozone fait l’objet de deux valeurs limites d’exposition professionnelle (VLEP) indicatives :
VLEP-8h : 0,1 ppm ;
VLCT-15min. : 0,2 ppm.
...Pour conclure, en raison de la dangerosité de l’ozone et de l’absence de preuve de son efficacité en DSVA, la
diffusion d’ozone dans des locaux ou des armoires dans l’objectif de désinfecter des surfaces potentiellement
contaminées par des micro-organismes est déconseillée. « 
Le conseil départemental de la Haute Garonne qui avait expérimenté l’eau ozonée dans ses services techniques et dans certains collèges mais ont finalement fait marche arrière au vu des risques que cela pouvait impliquer pour les agents et en s’appuyant sur l’expertise de Annabelle Guilleux, experte en prévention des risques chimiques à l’INRS. « Les effets possibles d’expositions répétées à de faibles concentrations d’ozone et éventuellement à d’autres substances formées lors du procédé de génération de l’eau ozonée soulèvent des interrogations pour la santé des travailleurs »
Nos élus en RSO et FSSSCT ont enquêté sur la mise en œuvre de l’eau ozoné auprès des agents concernés.
Il en résulte plusieurs éléments :
Le protocole d’utilisation :
Les agents ont eu une formation d’une heure par le commercial de l’entreprise. Aucune alerte sur les risques
liés à l’utilisation de l’eau ozonée n’a été évoquée.
Les agents ne savent pas si ils doivent utiliser des lunettes, des gants, des masques au regard des risques
potentiels d’irritation des voix respiratoires...
Sur la quantité d’eau :
L’utilisation de l’eau ozonée implique moins d’eau pour nettoyer les surfaces mais beaucoup plus de
machines : 12 serpillières pour 3 litres d’eau ce qui fait 50 à 60 serpillières par jour et donc 4 ou 5 machines
quotidienne.
Pour les agents techniques :
Il en ressort que les agents doivent plus frotter les tâches (peinture, urine). Aussi, les agents ont remarqué
qu’ils avaient plus de troubles musculo-squelettiques. Ceux-ci ont développé des tendinites au bras depuis
qu’ils utilisent ce procédé de nettoyage et de désinfection..
Autre effet indésirable, pour le nettoyage des tables (classe et restaurant), les agents utilisent des lingettes à
l’eau ozonée. Ils ont remarqué qu’après une utilisation, leurs mains sont extrêmement sèches.
Si à ce stade, nous n’avons pas suffisamment de recul pour émettre un avis plus éclairé, nous vous alertons au
titre du principe de précaution qui doit prévaloir en matière de prévention des risques professionnels pour les
agents.
Dans l’attente de votre retour, veuillez agréer, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.
Pour le syndicat SUD,
Yannick RACHDI,
Titulaire F3SCT RSO