Article de France bleue Occitanie
Vidéo : Interview Marina Lergenmuller pour SUDCT31 à 1h15
Les travailleurs sociaux de Haute-Garonne sont en grève à partir de ce mardi 12 décembre. Ils se mobilisent à l’appel de l’intersyndicale du Conseil départemental 31. Les syndicats SUD, CGT, FO, CFDT et UNSA dénoncent une dégradation des conditions de travail des agents, notamment de l’aide sociale à l’enfance. Les travailleurs sociaux manquent de moyens et ne sont pas assez nombreux pour faire face à la demande. Ils pointent également du doigt un manque de places en structure pour les enfants placés.
"La protection de l’enfance va mal dans toute la France"
"La protection de l’enfance va mal dans toute la France et la Haute-Garonne n’échappe pas à la règle, on manque de moyens", déplore Marina Lergenmuller, représentante du syndicat SUD au Conseil départemental de la Haute-Garonne. "On n’est pas assez nombreux pour accompagner les familles et les enfants alors que la demande est croissante en Haute-Garonne, ajoute Delphine, éducatrice spécialisée à l’aide sociale à l’enfance qui participe à la grève. On se retrouve avec de plus en plus de situations de maltraitance sur des enfants, sans pouvoir les accompagner".
"On a surtout une hausse de la demande sociale avec l’augmentation très forte de la démographie en Haute-Garonne, les équipes sont sous-calibrées, on ne peut pas répondre à tous les besoins, résultat, les délais s’allongent, ça prend parfois plusieurs semaines avant d’avoir un rendez-vous avec une assistante sociale", confirme Marina Lergenmuller. Au 1er janvier 2023, 1.470.400 personnes vivaient en Haute-Garonne, selon l’Insee. C’est l’un des quatre départements de France métropolitaine où la population progresse le plus rapidement entre 2014 et 2020.
Quand un enfant est en danger, "on ne sait où le mettre"
Les travailleurs sociaux déplorent également un manque de places en structure pour les enfants placés. "Quand un juge décide qu’un enfant est en danger, on ne sait pas où le mettre, ni vers quel dispositif l’orienter puisque tout est saturé. On passe nos journées à chercher des places et à rencontrer des familles dans des conditions de travail indignes", alerte Delphine, éducatrice spécialisée en grève.
Une situation qu’assure prendre en compte le Conseil départemental de la Haute-Garonne. "Il y a une tension aiguë sur l’action sociale, il faudrait être fou ou complètement aveugle pour ne pas la remarquer, reconnaît Arnaud Simion, vice-président en charge de l’action sociale au Conseil départemental. Il convient de s’adapter, de moderniser nos équipements, de créer d’autres services et d’aller plus loin pour que les professionnels puissent travailler dans de meilleures conditions". Chaque année, le Conseil départemental consacre plus d’1,3 milliard d’euros à l’action sociale. "C’est le premier budget, c’est plus de la moitié", insiste Arnaud Simion.
Justine Claux
France Bleu